L’aération d’un camion aménagé est un point extrêmement important à ne pas négliger. On vous explique ce qu’il faut savoir et ce qu’imposent les normes au niveau de l’aération.
L’importance de l’aération
L’aération est un point essentiel dans un fourgon aménagé. Elle assure deux rôles : évacuer l’air « contaminé » (soit par la respiration des occupants, soit par les équipements comme le réchaud) et apporter de l’air « neuf ».
Cette aération est indispensable pour la sécurité, car si l’air n’est pas renouvelé, petit à petit la concentration de CO2 va devenir de plus en plus importante et peut atteindre des niveaux dangereux qui peuvent aller jusqu’à la mort.
L’autre point à garder en tête, c’est qu’un humain qui respire rejette environ 2 litres d’eau par jour dans l’air. C’est vraiment beaucoup, surtout dans un espace aussi petit qu’un van aménagé. En plus de ça, il faut ajouter la vapeur d’eau dégager par la cuisine (faire cuire une casserole de pâte dans un camion peut vite le transformer en sauna).
Sans aération dans le véhicule, cette vapeur d’eau va rester piégée dans le véhicule et le taux d’humidité va grimper en flèche. Dans un premier temps cela est désagréable : les parois sont humides, il y a de la condensation sur certains objets froids (vitres, meubles en acier…). Mais le problème est encore plus grave à long terme : des champignons et de la moisissure peuvent se développer, ce qui présente un risque important pour la santé et pour la structure du fourgon aménagé.
La norme NF EN 721
La norme NF EN 721 – Exigences de ventilation de sécurité, contient tout ce qui concerne l’aération pour nos fourgons aménagés. Le document s’applique à tous les véhicules habitables de loisir, donc on va retrouver dedans les exigences en termes de ventilation pour les mobiles-homes, les caravanes, les camping-cars et fourgons aménagés.
Pour l’homologation VASP, cette norme est a respecté et les exigences d’aération seront vérifié. Mais même si vous ne souhaitez pas homologuer votre véhicule aménagé, on vous conseille très fortement de suivre la norme pour la raison évoquée plus haut.
Aération haute et aération basse
Afin d’avoir une bonne circulation de l’air, il faut une aération basse et une aération haute. Cela va permettre de créer un flux : l’air neuf rentre par le bas, et l’air vicié s’en va par l’ouverture haute. La convection s’effectue naturellement sans aucun équipement électrique. En effet l’air chaud à tendance à monter, donc en montant, l’air va s’échapper par l’aération haute, et cette masse d’air qui s’échappe du fourgon est remplacée aussitôt par une masse d’air équivalente qui rentre par l’aération basse.
Positionnement de l’aération basse sur le véhicule
L’aération basse peut être placée soit au niveau du plancher (au sol), soit sur les parois. Si l’aération est placée sur la paroi, elle ne doit pas se trouver a plus de 10cm de haut du plancher.
Positionnement de l’aération haute sur le véhicule
L’aération haute peut se trouver directement sur toit ou bien sur une paroi. La norme indique que si elle est positionnée sur une paroi, elle ne doit pas se trouver à moins de 180cm du plancher.
Bon là où vous avoue, ce point n’est pas hyper clair pour nous. Dans les fourgons aménagés de hauteur H1 ou même H2 avec un plancher un peu épais, on n’as pas forcement une hauteur de 180cm, donc est-ce que dans ce cas l’aération doit obligatoirement se trouver sur le toit (a priori oui), ou bien est-ce que c’est toléré si elle sur la paroi, le plus haut possible ? On n’a pas la réponse, donc si vous avez aménagé un fourgon, passé l’homologation VASP et que vous avez des retours sur ce point-là, on est preneur 🙂
Distance de sécurité pour les aérations
Vous devez également veiller à ce que l’aération ne soit pas trop proche de source de pollution, typiquement votre pot d’échappement. Ça serait plutôt dommage de renouveler l’air de votre fourgon aménagé avec un air complètement pollué ! Attention aussi si vous avez installer un chauffage ou un chauffe-eau avec un rejet des gaz à l’extérieur, il faut garder une distance de sécurité. Une autre source de pollution, a laquelle on ne pense pas forcement, mais que la norme NF EN 721 cite explicitement, c’est le bouchon de remplissage du réservoir du véhicule (et l’aération de ce réservoir).
Tous ces éléments doivent se trouver à plus de 50cm de vos aérations. Attention aussi dans le cas d’une aération basse directement dans le plancher, il est possible que le châssis de votre véhicule « crée » des compartiments à cause des différentes traverses de la structure. Dans ce cas-là, il y a un risque d’accumulation de pollution dans ces compartiments si vous avez une sortie de gaz brûlé par exemple dedans et il ne faut surtout pas placer votre aération basse dans le même compartiment.
Autre contrainte à prendre en compte, les aérations du camion aménagé ne doivent pas être obstruées ou pouvoir être obstruées par accident. Cela veut dire que les aérations du véhicule ne doivent pas se trouver derrière un rideau par exemple ou au fond d’une étagère où elle pourrait être facilement bloquée par des éléments mis en place dans le placard (livres, vêtements…)
Surface d’aération pour le fourgon aménagé
Maintenant qu’on sait qu’il faut une aération haute et une aération basse, qu’on sait où elles doivent être positionnées, il ne reste plus qu’à répondre à la dernière question que tout le monde se pose : quelle taille doivent faire les aérations de mon fourgon aménagé ?
Il faut dans un premier temps calculer la surface projetée du camion aménagé. Cela se fait en multipliant la largeur hors tout par la longueur hors tout de votre véhicule. La taille « hors tout », c’est la taille total extérieure de votre véhicule. Seul petit truc à ne pas prendre en compte, nous précise la NF EN 721, ce sont les rétroviseurs.
Vous pouvez facilement trouver ces informations dans les documents techniques de votre véhicule où avec une petite recherche sur google. Pour se donner un ordre d’idée, notre Renault Master 2 L2H2 à une longueur hors tout de 5,40m et une largeur hors tout de 1,90m ce qui donne une surface projetée de 10,26m²
Maintenant que vous avez la surface projetée de votre van aménagée, il ne vous reste qu’à lire le tableau suivant, issue de la norme NF EN 722 :
Surface projetée du fourgon aménagé en m² | ventilation haute sur parois | ventilation haute sur le toit | ventilation basse (parois ou plancher) |
jusqu’à 5m² | 15 000mm² | 7 500mm² | 1 000mm² |
Plus de 5m² et jusqu’à 10m² | 20 000mm² | 10 000mm² | 1 500mm² |
Plus de 10m² et jusqu’à 15m² | 25 000mm² | 12 500mm² | 2 000mm² |
Plus de 15m² et jusqu’à 20m² | 30 000mm² | 15 000mm² | 3 000mm² |
Plus de 20m² | 40 000mm² | 20 0000mm² | 5 000mm² |
La surface de ventilation est la surface « utile » c’est-à-dire que si vous mettez une grille de ventilation, toutes les parties non ouvertes ne sont pas comptées. Généralement les vendeurs indiquent la surface d’aération utile sur les produits, mais faites tout de même attention, sur une grille 50% ou plus de la surface peut être occupé par la « structure ».
Les surfaces de ventilation minimum sont exprimées en mm², ça peut paraître important, mais une ventilation de 10 000mm² peut être assurée avec une grille de 10x20cm par exemple : 100mm x 200mm = 20 000mm² de surface totale, donc 10 000mm² d’aération utile si on ne compte pas la structure.
Il faut savoir que le tableau indique les surfaces totales minimum, c’est à dire que ça ne pose pas de problème si vous mettez plus d’aération (si vous ne trouvez pas la taille exacte par exemple) et qu’il est possible pour atteindre la surface nécessaire de mettre plusieurs aérations. Par exemple si vous devez mettre une aération haute dans votre van de 30 000mm² pour pouvez très bien en mettre une de 10 0000 et une de 20 000mm².
On peut aussi voir dans le tableau que si l’aération haute est placée directement sur le toit plutôt que sur la paroi, la surface minimale à respecter est deux fois moins importante.
Que faire en cas de problème d’humidité
Si vous aérations sont sous-dimensionné, où si vous avez des pics d’humidité de temps en temps malgré les aérations, il ne faut surtout pas laisser la situation empirer sans rien faire. Une bonne solution pour les problèmes ponctuels ou en attendant de pouvoir augmenter la taille des aérations si elles sont insuffisantes est d’utiliser un absorbeur d’humidité.
Il s’agit d’un petit dispositif qui permet d’enlever l’humidité dans un Camping Car ou dans un fourgon aménagé. Généralement, le principe de ce genre de système est d’utiliser des pastilles (ou galets) qui vont forcer la condensation de l’air dans un bac de récupération. Il faudra donc vider le bac régulièrement et recharger les pastilles qui s’usent avec le temps (Entre 3 et 6 mois la plupart du temps, mais ça varie en fonction de la marque, de la taille, de l’humidité ambiante…).
C’est une façon assez économique et rapide pour gérer les problèmes d’humidités, même si l’idéal est d’avoir des aérations adaptées. Le coût est relativement faible (Autour de 20€ pour le bac et 5-10€ par recharges). Il existe aussi des systèmes plus complexes qui nécessitent d’être branché électriquement et qui consomment donc de l’électricité, ce qui n’est pas forcément pertinent dans un van aménagé, mais ça peut être également une solution de dépannage.
Il est possible de trouver des grilles d’aération pour votre fourgon aménagé dans la plupart des magasins de bricolages, vous pouvez aussi des grilles d’aérations sur internet. Vous devriez maintenant tout savoir l’aération de votre fourgon aménagé, s’il vous reste des questions, n’hésitez pas à nous les poser en commentaire.
Bonjour,
Je viens de parcourir votre article très intéressant. Il me semble que vous n’avez pas précisé que si on dispose d’un toit relevable on peut se passer de l’aération haute.
Bonjour,
Merci pour la précision, mais il nous semblait que les aérations ne devait pas être manuel (En gros qu’on puisse pas les fermer volontairement ou oublier de les ouvrir). Mais du coup est-ce que c’est compatible avec un toit relevable ? Sauf si le toit relevable dispose d’une aération qui ne peut pas être fermé ?
Salut les Pingouins.
Après avoir passer l’homologation VASP avant le confinement, l’inspecteur de la DREAL a pris en compte, en aération, les évacuations d’eau de la douche et de l’évier.
Après questionnement, il m’a certifié que cela faisait partie des aérations, il n’a rien mesuré sur celles qui étaient présentes, juste un coup d’œil.
Voilà, je ne sais pas si c’est à tenir compte, vu que je n’ai rien vu dessus pour l’homologation.
Bonne continuation.